Au quotidien, on entend beaucoup de personnes parler de stress, d’anxiété, d’angoisse(s). On utilise tous ces 3 mots de manière substituable, comme si ils voulaient dire la même chose. Comme des synonymes. Il est vrai que dans le langage courant, l’anxiété et l’angoisse sont notifiées comme des synonymes, dans le Larousse notamment comme je l’ai déjà évoqué dans un article précédent qui portait sur le fait de ressentir de l’anxiété et de savoir si c’était normal ou pathologique. Pour autant, le stress, l’anxiété et les angoisses ne sont pas exactement la même chose !

C’est pour ça que je me demande : c’est quoi le stress ?

Le stress est un état corporel qui se caractérise par une forte tension nerveuse qui survient quand il se produit quelque chose que le corps interprète comme étant problématique voir dangereux. Cette réaction est normale car elle a pour but de nous rendre vigilant.e ce qui nous permet de réagir au mieux à ce qui est en train de se passer. Ici, il n’est pas question d’anticipation : la situation est en train d’arriver au moment où le stress se manifeste. Le stress se caractérise donc par une relation de cause à effet : c’est parce qu’il s’est passé quelque chose – la cause – qu’on ressent du stress – l’effet.

Quand on ressent du stress, nos pensées sont ancrées dans le réel, on réfléchit et on pense à partir de ce qu’on comprend de ce qui se passe. Ici, l’imagination n’a pas sa place. On se contente de réagir au mieux. C’est pour cela qu’une fois la situation nouvelle ou inquiétante passée, l’état d’alarme se dissipe, on ne ressent donc plus de stress. On est de nouveau dans un état corporel dit « normal ».

Mais du coup, c’est quoi l’anxiété ? 

L’anxiété se caractérise par une sensation qui peut être d’intensité variable et qui fonctionne, en général, par vague. Souvent, elle s’accompagne d’une sensation de malaise. Ici, c’est l’anticipation négative d’une situation inconfortable à venir qui crée de l’anxiété. On anticipe ce qui pourrait se passer de pire, ce qui échappe complètement à notre contrôle.

Très concrètement, il y a peu de chance que les pires scénarios de la situation en question se produisent mais pour le corps et l’esprit, chaque pensée négative et envahissante, aussi irationnelle puisse-t-elle être, est ressentie comme vraie ce qui active un système d’alarme qui engendre de la panique. Ici, c’est un peu comme si notre imagination se retournait contre nous et devenait paralysante.

Ces scénarios ne reposant sur rien de réel dans l’immédiat mise à part un contexte flou qui va/peut arriver dans le futur, il est donc difficile de rassurer une personne anxieuse avec des phrases logiques comme « non mais ca n’arrivera jamais de toute façon, c’est impossible! » ou « je ne vois pas pourquoi ca se produirait, ca ne t’est jamais arrivé« , etc. L’anxiété répond à une logique émotionnelle qui repose majoritairement sur la peur, il n’est donc pas question d’intelligence.

Attends ! On dit l’angoisse ou les angoisses d’ailleurs ?

Factuellement, les deux se disent !

L’ANGOISSE

L’angoisse est souvent perçu comme un synonyme de l’anxiété mais c’est parce que quand nous sommes angoissé.e.s, nous ressentons de très fortes manifestations corporelles, émotionnelles et psychiques qui ressemblent à celles de l’anxiété mais en beaucoup plus intense. On parle souvent de « crise d’angoisse » ou de « crise de panique » : l’anxiété aussi génère une forme de panique mais moindre. C’est davantage un état qui peut se prolonger durant plusieurs heures voir plusieurs jours là où l’angoisse est un moment de crise où l’anxiété atteint un pic critique. En général, une crise d’angoisse dure une dizaine de minutes avant que le pic redescende et que la personne puisse se calmer progressivement. Souvent, la personne est épuisée après une crise d’angoisse tant la tension est énorme et les symptomes puissants.

LES ANGOISSES

Les angoisses, c’est encore autre chose. Quand on utilise ce terme au pluriel, on parle d’un objet, de quelque chose ou d’un sujet qui va générer de l’anxiété. Cette anxiété est d’intensité variable. Les angoisses sont propres à chaque être humain. Nous ne ressentons pas tous.tes de l’anxiété pour les mêmes choses.

Vous avez peut être déjà entendu des personnes parler d’angoisse d’abandon par exemple ? Ici, l’objet de l’anxiété, ce qui la déclenche se sont les abandons qu’une personne a vécu et qui l’ont marqué négativement. De fait, quand cette personne s’attache fortement à quelqu’un d’autre, elle ressent une peur très forte que la personne l’abandonne ce qui aurait pour conséquence qu’elle se retrouve toute seule, privée d’amour une fois encore.

Dans cet exemple de l’angoisse d’abandon, on voit à quel point les émotions et l’attachement ont une place importante. En général, les angoisses se portent sur des choses qu’un.e être humain a déjà traversé et qui risquent de se reproduire. Ici, il s’agit spécifiquement d’anticiper des blessures affectives et émotionnelles futures sans fondement immédiat sur des éléments de la réalité.