Vous êtes-vous déjà demandé depuis combien de temps l’anxiété faisait partie de votre vie? Moi, je l’ai fait. Comme beaucoup, je me souviens très bien de mon adolescence et de mon début de vie d’adulte. Régulièrement, en grandissant, j’ai éprouvé de l’anxiété. Je l’ai parfois subi quand elle était trop forte. Je pense qu’on est beaucoup à avoir la sensation que l’anxiété nous a accompagnée en grandissant comme l’aurait fait la joie, la tristesse ou la colère par exemple. Pour autant, pour certaines personnes, l’anxiété prend parfois, voire souvent, le pas sur tout le reste quand on la ressent contrairement aux autres émotions que je viens de citer qui, elles, savent coexister, c’est pour ça que je me demande : 

L’anxiété : Normal ou Pathologique ?

Dans le dictionnaire Larousse, l’anxiété est définie comme étant « une inquiétude pénible, une tension nerveuse, causée par l’incertitude, par l’attente« . Son synonyme le plus courant est l’angoisse.

Pour toutes les personnes ayant déjà ressenti de l’anxiété, la définition doit sembler tellement simple, presque anodine alors qu’au quotidien ressentir de l’anxiété peut être handicapant. Les symptômes peuvent même être impressionnants et source d’inquiétude. Pour autant, cette définition n’est pas fausse, mais elle est incomplète.

L’anxiété est une émotion. Comme toutes les émotions, elle prend racine dans le corps de la personne qui la ressent car nos émotions sont le résultat de la production d’un cocktail d’hormones spécifiques qui crée des réactions corporelles qui se produisent sans notre volonté. Secondairement, par le biais des nerfs qui parcourent tout notre corps, le cerveau reçoit des informations et déchiffre le message qui se cache derrière. C’est comme ça qu’on comprend, par exemple, que si on trépigne et qu’on a envie de crier, on sait qu’on ressent de la colère à propos d’une situation, que ca veut dire que la situation ne nous convient pas et qu’il faut faire des changements pour s’apaiser. Ainsi, l’anxiété est une émotion complexe (dans le sens évoluée, qui se compose de plusieurs choses) qui se caractérise par des ressentis corporels et par des pensées d’intensité variable dont l’émotion centrale est la peur. Cette peur et la tension qu’elle génère se manifestent quand le cerveau a besoin d’informations pour anticiper ce qui risque de se produire. L’anxiété est donc là pour nous protéger: elle nous aide à nous préparer au mieux à chaque éventualité pour ne pas perdre ce qui compte pour nous. Nous nous sommes tous déjà inquiété.e d’une situation ou pour quelqu’un car nous avions peur de ce qui pourrait survenir de mauvais n’est-ce pas? Ressentir de l’anxiété est normal, ça nous arrive à tous.tes… jusqu’à un certain point, c’est pour ça que je me demande :

L’anxiété pathologique, qu’est ce que c’est ?

Si l’anxiété nous aide parfois à nous préparer au mieux à un événement important en nous faisant comprendre que cela compte pour nous et qu’il va falloir donner le meilleur de nous-même, elle peut parfois nous paralyser sur place et nous priver de toute possibilité de réussite.

L’anxiété pathologique, c’est cela : ressentir une angoisse tellement forte que ça nous empêche de penser et de réagir comme nous l’aurions fait en temps normal. Quand quelqu’un traverse un moment comme celui-là, l’anxiété agit comme un handicap invisible dont il est souvent très difficile de sortir seul.e. Il est courant de penser que notre corps et notre cerveau se retournent contre nous, qu’on est en train de devenir fou/folle et que quelque chose cloche chez nous. Factuellement, quelque chose cloche en vous mais ce n’est pas de votre faute. C’est hors de votre contrôle : la panique que vous ressentez vous dérègle physiquement mais aussi dans votre capacité à penser et à réfléchir. C’est comme si votre instinct de survie s’activait pour une raison qui vous échappe et qu’au lieu de vous aider à vous sortir d’une situation quelconque, il vous rendait inadapté.e à ce que vous êtes en train de vivre en déclenchant des réactions beaucoup trop extrêmes comparées à ce qui se passe vraiment dans la réalité. 

Quand l’anxiété devient pathologique, l’anxiété perd sa capacité à nous protéger et ne réalise plus son but premier : nous préparer au mieux à toutes les possibilités. Ici, c’est elle qui nous prive de nos capacités et qui nous expose à pleins de situations d’échec qui peuvent être blessantes, humiliantes, etc. Soudainement, cette émotion dont le destinataire privilégié est exclusivement nous-même, se met à brouiller les pistes, à brouiller la communication entre notre corps et notre cerveau. Rapidement, tout notre système nerveux est en alerte rouge ce qui peut nous faire ressentir un sentiment d’urgence oppressant qu’il est difficile d’apaiser. 

Si vous vous reconnaissez dans cette définition de l’anxiété pathologique et que vous en souffrez au quotidien, il peut être intéressant d’envisager de demander de l’aide à des professionnel.le.s de la santé mentale qui pourrait vous aider à comprendre comment l’anxiété se manifeste chez vous et comment apaiser cette émotion qui peut être envahissante. 

Vous pouvez aussi en parler à vos proches pour qu’ils/elles vous comprennent mieux et vous soutiennent notamment en étant une écoute attentive et compatissante. Si besoin n’hésitez pas à leur faire lire cet article, cela pourra peut être les aider à mieux vous comprendre. Vous vous sentirez moins seul.e face à ce qui vous arrive ce qui est non négligeable, c’est pour ça que je me demande :

Quand je suis anxieuse, pourquoi il arrive qu’un calin m’aide à me calmer ?

Quand quelqu’un vous serre dans ses bras plus de 30 secondes, cette personne effectue des pressions avec la majeure partie de son corps sur le vôtre. D’une certaine manière, vous vous retrouvez enveloppé.e par le corps d’une personne que vous aimez. Cela augmente votre sentiment de sécurité tout en augmentant la production de certaines hormones comme l’ocytocine qui a un effet anti-anxiété sur le système nerveux central, c’est-à-dire votre cerveau. Physiquement, la production de cette hormone réduit la tension artérielle et le rythme cardiaque, tout deux étant des symptômes physiques fréquents en cas d’anxiété intense.

Emotionnellement, les calins par une personne qu’on aime est perçu comme réconfortant, un peu comme les calins peuvent nous apaiser quand on est enfant. De plus, si la personne qui nous fait ce calin est calme, bienveillant et à l’écoute, notre cerveau va se mettre à éprouver du bien-être et à se détendre grâce à des neurones miroirs qui ont tendance à reproduire ce qu’ils voient chez l’autre quand on est en confiance.

Fun Fact : c’est grâce aux neurones miroirs que vous baillez quand vous regardez quelqu’un d’autre le faire !